Amenager l'espace agricole
85% de la surface du bassin versant est occupée par des parcelles agricoles dont l'essentiel est en cultures.
Les prairies représentent un peu moins de 10% de cet espace agricole.
Une des façons de réduire les phénomènes de ruissellement et d’érosion est de maintenir ou de mettre en place des éléments dans le paysage agricole.
Ce sont les aménagements dits « d’hydraulique douce » : haies, fascines, fossés, talus, mares, bandes enherbées, etc..
Leur rôle est de freiner, filtrer les écoulements et de limiter l'arrachement de la terre par l’eau.
Talus
Bande enherbée
Haie
Fascine
Chacun d’eux a une fonction et des caractéristiques qui lui sont propres. Ces points sont repris dans les fiches techniques suivantes pour bien choisir l’aménagement adapté à la situation (pente, la surface agricole à traiter, les contraintes d’exploitation de la parcelle) :
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Parcellaire triptyque pour un meilleur fonctionnement hydraulique du bassin versant.
Ces aménagements couplés à des pratiques culturales adaptées permettent de réduire, voire de traiter, les phénomènes d'érosion.
Chaque année, le syndicat réserve une enveloppe budgétaire pour les travaux hydraulique douce qu'il réalise en régie. N'hésitez pas à en parler avec l'équipe du syndicat.
Des aménagements à adapter à chaque situation
Les plantations de haies encouragées
Depuis sa création en 2000, le Syndicat Mixte des Bassins Versants du Dun et de la Veules a planté près de 10 km de haies.
En 2022 et 2023, la plantation de haies a été encouragée dans le cadre du Plan de relance, par le soutien financier de l’Europe et de la région Normandie.
Pour les prochaines plantations, le Syndicat répond à un appel à projet de la région Normandie pour des financements européens.
Cette dynamique se poursuit : vous avez un projet de haie, contactez Bénédicte LAPIERRE.
Jeune haie
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30 km de haies (dont les 2/3 depuis l'hiver 2022-23)
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52 000 plants d'arbres et arbustes
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90 sites différentes
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avec 70 participants (exploitants, communes et particuliers)
La fascine : une solution provisoire
Les fascines sont des micro « barrages » en bois. Cette technique de génie végétal utilisée en rivière est « remontée « sur le plateau comme technique d’hydraulique douce.
Ce barrage est constitué soit d’un caisson de fagots de branches tenus entre des pieux, soit d’un tressage de gaules entre des pieux. Quand les pieux sont en saule, ils prennent racine et peuvent devenir des arbres.
Caisson rempli de fagots
Saules devenus arbres
Le Syndicat Mixte de Bassins du Dun et de la Veules a été l’un des premiers à mettre en œuvre cette technique. Les fascines ont le grand avantage d’être immédiatement opérationnelles et efficaces. Mais l’expérience a montré que cette efficacité pouvait diminuer très rapidement sans entretien de curage, quand les ruissellements sont importants et chargés de terre.
L’équipe du syndicat réalise de nouvelles fascines, sous certaines conditions techniques, pour apporter une réponse rapide à un problème local, dans l’attente d’une solution plus pérenne.
Des travaux à la pelle mécanique : fossés, noues, talus
Ces aménagements ont la particularité de nécessiter l’intervention d’une pelle pour des travaux de terrassement. Dans certains cas de figure, le syndicat peut prendre en charge de travaux d’hydraulique douce.
Fossé
Noue
Talus busé
La trame verte et bleue
Cette notion apparue lors du Grenelle de l'Environnement en 2010, évoque le réseau formé par les continuités écologiques terrestres et aquatiques, qui permettent aux espèces animales et végétales de se déplacer, s’alimenter, se reproduire et ainsi assurer leur cycle de vie. La préservation et le développement de ce réseau est indispensable pour enrayer l'érosion de la biodiversité*.
Or les aménagements d'hydraulique douce, voire certains ouvrages de lutte contre les inondations, constituent des éléments de trame verte et bleue. Par ses actions, le Syndicat peut aussi agir pour la préservation de la biodiversité de son territoire.
* Biodiversité = ensemble des milieux naturels, des espèces végétales et animales, des organismes et des gènes les constituant.
Nos réalisations
Combattre quelques idées reçues
1- Si le remembrement est souvent incriminé comme étant la source de tous les maux, il faut savoir que les derniers remembrements ont eu lieu sur les communes de notre territoire il y a plus de 30 ans.
Par contre, l’agrandissement des parcelles est indéniable et lié à la restructuration des exploitations agricoles et à leurs nouvelles organisations.
2- Le paysage agricole évolue de tout temps. Les haies bocagères n’ont jamais été dominantes dans notre paysage d’openfield. Autre exemple : autrefois, il y avait plus de moutons que de vaches dans le pays de Caux, qui pâturaient de grandes parcelles.
Cependant, les arbres étaient néanmoins plus nombreux, marquant des limites de propriétés, des croisées de chemins, des points d'eau, entourant fermes et hameaux.
Avec leur système racinaire, les arbres retiennent le sol et les talus. Leur présence induit une zone non cultivée à proximité, souvent enherbée, qui elle aussi contribue stabiliser le sol, à freiner et filtrer les écoulements. A cela s’ajoutent les autres contributions de l’arbre, de la haie, de la zone enherbée en faveur de la biodiversité, du paysage, …
Le paysage agricole connaît actuellement deux courants contradictoires: regroupement des cultures et agrandissement des parcelles d'une part, plantations de haies et de bandes enherbées comme éléments agro-écologiques hébergeant des auxiliaires de cultures.
3- On ne lutte pas contre les inondations avec des haies, ni avec des mares.
Les évènements pluvieux qui provoquent les inondations sont des orages intenses (par exemple : 40 mm de pluie en un orage de 30 minutes) ou des pluies longues et soutenues (40 mm de pluie pendant 24 h faisant suite à une période de pluies régulières qui ont peu à peu saturé les sols, rempli les mares etc).
La capacité d’absorption des arbres peut aller à plusieurs dizaines de litres par jour pour certaines essences en pleine période végétative (en été, mais pas en hiver), ce qui est sans commune mesure avec les quantités d’eau qui peuvent transiter sur une parcelle.
De même pour les mares qui peuvent retenir quelques centaines de m3, alors que des dizaines de milliers ruissellent parfois sur ce passage d'eau.
Par contre, ce sont des alliés et une réponse à des désordres ponctuels et très localisés.
Se repérer
40 mm de pluie sur une surface de 1 ha représente un volume de 400 m3, soit 400 000 litres !
En fonction de la culture en place et de son développement, les 20 à 90 % de ce volume peut potentiellement ruisseller.
Respecter et faire respecter le domaine public
Chemins de plaine, bordures de route jouent leur rôle pour freiner les écoulements, et retenir la terre.