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Gérer les espèces invasives

Une espèces exotique envahissante (EEE) est une espèce introduite par l’homme en dehors de son aire de répartition naturelle (volontairement ou fortuitement) et dont l’implantation et la propagation menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques et/ou économiques et/ou sanitaires négatives.

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Les espèces introduites n’induisent pas toutes des conséquences négatives mais certaines peuvent causer de graves impacts écologiques.

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Les EEE se rencontrent dans tous les groupes taxonomiques : virus, champignons, algues, plantes vasculaires, invertébrés, reptiles, amphibiens, oiseaux, poissons, mammifères, etc.

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À l’échelle planétaire, les EEE sont actuellement considérées comme l’une des grandes menaces pour la biodiversité et, selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), les EEE seraient la deuxième cause d’extinctions documentées d’espèces et la troisième menace à venir pour les espèces en danger d’extinction (UICN,2014).

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Pour aller plus loin sur les EEE dans les milieux aquatiques, http://www.especes-exotiques-envahissantes.fr/wp-content/uploads/2015/06/EEE-Vol1-complet.pdf

Actualités 

 

L'arrêté du 25 mai 2023 rend obligatoire, en Seine Maritime, la lutte contre :

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les ambroisies

Ambroisie à feuilles d'armoise

Ambrosia artemisiifolia L., 1753

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la berce du Caucase

Heracleum mantegazzianum

berce du caucase  WATTERLOT 2008 Vailly sur aisne 001.jpg

Ambroisie à épis lisses

Ambrosia psilostachya DC., 1836

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Ambroisie trifide

Ambrosia trifida

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Conservatoire Botanique de Bailleul

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les chenilles processionnaires urticantes

Thaumetopoea pityacampa

"Processionnaire du Pin"

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Thaumetopoea processionea

 "Processionnaire du chêne"

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2 EEE « faunistiques » sur le Dun

ONDATRA ZIBETHICUS

Nom Commun : Rat musqué
Famille : Cricetidae
Milieu : Eau douce
Origine géographique : Amérique du Nord

Un rat musqué

Introduit en 1920 dans le nord et l'est de la France pour l'exploitation de la fourrure, plusieurs populations se forment suite aux échappées des élevages après leur faillite dans les années 30. Depuis 1983, l'espèce est présente sur la quasi-totalité du territoire.

De part sa consommation de végétation aquatique, il diminue les herbiers et impacte la composition des communautés végétales, perturbant également la reproduction de certains oiseaux, poissons et invertébrés. Comme le ragondin, par son comportement fouisseur, il dégrade les berges, accélère l'érosion et le colmatage du lit des rivières et ravage les prairies naturelles. Il impacte aussi fortement la succession des espèces végétales dans les milieux aquatiques. Le Rat musqué dégrade les berges et en accélère l’érosion, et dégrade les installations humaines (piliers de ponts, digues, etc). Il est potentiellement porteur de plusieurs maladies présentant un risque pour l’homme, dont la leptospirose, la toxoplasmose et l’echinoccocose alvéolaire.

MODALITÉS DE GESTION SUR LES BERGES DU DUN


Le Rat musqué est une espèce non-indigène réglementée que l’on peut chasser en France, dans le cadre de mesures de gestion visant à leur éradication, au contrôle de leur population ou à leur confinement.

 

Tous les ans, l’agent rivière du syndicat, piégeur agréé, procède à la régulation des populations de rats musqués. Cette régulation sera effectuée à l’aide de pièges de première catégorie (nasses ayant pour objet de capturer l’animal par contention dans un espace clos, sans le maintenir par une partie de son corps). En 2021, un piégeur agréé, ayant conventionné, avec le syndicat viendra en appui de l'agent technique.

MYOCASTOR COYPUS

Nom commun : Ragondin
Famille : Myocastoridae
Milieu : Eau douce
Origine géographique : Amérique du Sud

Un ragondin

Introduit d’abord en Indre-et-Loire dans les années 1880, les élevages pour la peau se sont multipliés jusqu’à la première Guerre Mondiale. Une deuxième vague d’introduction eu lieu entre 1925 et 1928, et la disparition des élevages suite à la crise économique de 1929 entraina la libération de nombreux individus dans la nature. Il est aujourd’hui présent sur la quasi-totalité du territoire métropolitain.

Le Ragondin diminue les herbiers et perturbe les communautés végétales et la biodiversité liée à ces habitats. De part son comportement fouisseur, il dégrade les berges, accélère le colmatage du lit des rivières, perturbe le réseau hydraulique et dégrade les installations humaines (digues, piliers de ponts). Il est vecteur de divers pathogènes, dont la douve du foie (Fasciola hepatica), la leptospirose (Leptospirosa interrogans), la toxoplasmose et l’echinoccocose alvéolaire

MODALITÉS DE GESTION SUR LES BERGES DU DUN

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Le Ragondin est inscrit sur la liste des organismes nuisibles aux végétaux dont la lutte est obligatoire (arrêté ministériel du 31 juillet 2000, modifié par l’arrêté ministériel du 25 novembre 2011). Dans ce cadre, le piégeage, le tir et le déterrage de Ragondin sont autorisés toute l’année.

 

Les modalités de piégeage sont les mêmes que celles du rat musqué avec des cages adaptées.

Plusieurs EEE « floristiques » sur le Dun

  1. La Balsamine de l'Himalaya

IMPATIENS GLANDULIFERA

Balsamine de l'himalaya

Noms communs : Balsamine de l’Himalaya, Balsamine géante, Balsamine glanduleuse, Impatiente de l’Himalaya
Catégorie : FLORE
Famille : Balsaminaceae
Milieu : Ripisylve, berges de cours d’eau, fossés, talus humides, friches humides
Origine géographique : Ouest de l’Himalaya – (Cachemire au Népal)

La Balsamine de l'Himalaya a été introduite en Europe au XIXème siècle, au jardin botanique de Kew en 1839, comme plante mellifère et ornementale. En France, l’espèce est observée à partir du début du XXème siècle en bordure de cours d’eau, dans la plaine du Rhin et des Vosges, ainsi que dans le Massif central et les Pyrénées. Elle est devenue invasive depuis environ 50 ans.

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Les colonies de Balsamine de l’Himalaya conduisent à une augmentation de l’érosion des berges lors de la disparition de la plante, laissant le sol quasi à nu. Sa masse luxuriante en bordure des rivières entrave l’évacuation de l’eau lors des phases de crues. Les peuplements mono spécifiques de Balsamine de l’Himalaya peuvent entrainer une baisse de la diversité floristique des zones alluviales et rivulaires (disparition locale de 12 à 25 % des espèces initialement présentes). Les espèces héliophiles de petite taille sont en particulier concernées par l’ombrage créé par les peuplements denses de balsamine. Ses fleurs, très riches en nectar, attirent de nombreux insectes pollinisateurs qui sont ainsi détournés des plantes indigènes, ce qui peut affecter leur succès reproducteur (baisse du nombre de graines produites).

MODALITÉS DE GESTION SUR LES BERGES DU DUN


L’arrachage manuel de cette plante annuelle, en essayant d’extraire l’appareil racinaire peu développé, semble être la méthode la plus efficace et certainement la plus douce pour le milieu.

 

Des campagnes d'arrachage de la Balsamine de l'Himalaya sont lancées depuis 2020.

 

Elles sont financées par les fonds FEDER et la Région Normandie (2020-2021).

 

Le Conservatoire des Espaces Naturels et le chantier d’insertion « interactif » travaillent au coté de l’équipe du syndicat sur l’ensemble de la vallée du Dun.

Invasion des berges par la Balsamine

Invasion des berges du Dun par la Balsamine de l'Himalaya à St Pierre-le-Vieux

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2. La Berce du Caucase

ERACLEUM MANTEGAZZIANUM

Noms communs : Berce du Caucase
Catégorie : FLORE
Famille : Apiaceae
Milieu : berges de cours d’eau, prairies humides
Origine géographique : Caucase

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Originaire du Caucase, la Berce du Caucase a été introduite en Europe du Nord et de l'Ouest au XIXème siècle. Elle fut d'abord cultivée comme plante ornementale dans les jardins botaniques d'où elle s'échappa. Après une période de latence de près d'un siècle, elle devint invasive dans les années 1960-1970. 

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La Berce du Caucase est très compétitive, par sa croissance rapide et sa grande taille. Elle forme des peuplements monospécifiques qui ont pour effet d'augmenter l'érosion des berges, de diminuer l'accès à la lumière pour les espèces indigènes. Par ailleurs, sa sève contient des furacoumarines, qui provoquent au contact de la plante, de fortes réactions allergiques (dermatose et brûlures), surtout lorsque la peau est exposée au soleil.

source : smbv Dun Veules 

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MODALITÉS DE GESTION SUR LES BERGES DU DUN


Avant toute intervention de gestion, des précautions vestimentaires sont à prendre : ports de gants imperméables et d'une combinaison pour éviter les risques de brûlure. Sur les berges, l'équipe du Syndicat utilise la technique du décolletage qui vise à séparer la couronne de feuille des racines au ras du sol (sectionner juste en dessous du collet) à l'aide d'une pelle ou d'une bêche pour affaiblir la repousse.

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Si vous êtes confrontés à cette plante ou si vous avez un doute, n'hésitez pas à nous contacte, nous pouvons venir sur place !

3. La Renouée du Japon

REYNOUTRIA JAPONICA

Noms communs : Renouée du Japon
Catégorie : FLORE
Famille : Polygonaceae
Milieu : berges de cours d’eau
Origine géographique : Asie Orientale

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Les renouées asiatiques ont été rapportées par Philipp von Siebold, un chirurgien originaire de la Bavière, parti entre 1823 et 1829 au Japon pour y enseigner, et la commercialise en Europe à partir de 1842.

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source : smbv Dun Veules 

L'espèce R. sacchalinensis est rapportée une vingtaine d'années après R. japonica par différentes expéditions au Japon et des pieds "femelles" et "mâles " sont lors introduits. Les premiers hybrides entre les deux espèces sont décrits pour la première fois en 1983 en Tchécoslovaquie et explique le nom actuel de renouées de Bohème (R. x bohemica). Cette hybridation et la possibilité de diffuser très facilement des graines facilitent entre la dissémination des renouées en Europe et dans le monde.

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Herbacées vivaces géantes pouvant vivrez plusieurs décennies, les renouées asiatiques ont des impacts écologiques majeurs sur les rivières, car sur les berges, elles peuvent s'installer et se maintenir à tous les stades des successions végétales.

Du fait de la croissance très rapide des tiges au printemps, jusqu'à 10 cm/jour, créant une canopée horizontale, continue et élevée (3 à 4 m au dessus du sol), elles ont un impact majeur sur l'incidence lumineuse au niveau du sol empêchant la plupart des autres plantes de se régénérer par semis ou même par rejet de souche. Ces effets provoquent une diminution de la richesse spécifique végétale et animale et des difficultés de régénération des ripisylves avec toutes les conséquences écosystémiques de celles-ci.

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Enfin, du fait de leur gigantisme, les renouées gênent de nombreuses activités dans les milieux anthropisés (bords de voie ferrée ou de route, cultures...) et les espaces publics (jardins, espaces verts...) mais aussi dans les milieux naturels (pêche, promenade...). Cela génère des coûts de gestion très importants en particulier pour les collectivités publiques.

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MODALITÉS DE GESTION SUR LES BERGES DU DUN


La partie souterraine et vivace des renouées peut constituer jusqu'à 2/3 de leur biomasse et comprend essentiellement des rhizomes. Les densités de rhizomes mesurées dans quelques sols alluviaux vont de 30 m/m3. Les organes de réserve et de dissémination s'étendent rarement au delà d'un mètre de profondeur dans la plupart des sols naturels et sont particulièrement denses en surface. Latéralement par contre, la plante étend ses rhizomes sur une distance de plusieurs mètres au delà des dernières tiges aériennes.

Différentes techniques existent mais il n'y a pas de recette miracle pour stopper l'invasion des milieux par des renouées. 

Contactez-nous si vous souhaitez éradiquer un foyer de renouées sur les berges du Dun !

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